Catégories
Photographie de rue

Les États-Unis en 53 livres photo

Découvrez ou redécouvrez le travail de photographes qui ont capté le pouls de l’Amérique, à travers 53 livres photo cultes.

Temps de lecture : 57 min

Moi relou dans un train en train d’interrompre ma meuf pour la 3ème fois en 10 minutes :

– Tu savais que Walker Evans s’était pinté la gueule avec Ernest Hemingway tous les soirs pendant 2 semaines à Cuba ?

– C’est qui Walker Evans ?

– Un photographe américain, l’un des plus grands. Cuba, c’est 1933, il a alors 29 ans. Pendant les années 20, il est tombé amoureux de Baudelaire et de Flaubert, il s’est rêvé écrivain, il a essayé, en vain. En 1933, il fait de la photo depuis 3 ans et on l’envoie 3 semaines à Cuba pour documenter la dictature de Gerardo Machado.

C’est lui Walker Evans :

Autoportrait de Walker Evans - Cuba - 1933
Autoportrait de Walker Evans – Cuba – 1933

– BG, Walker.

– Ouais ! Une coupe stylée, on dirait un mec d’aujourd’hui. Et y’a pas que sa coupe qu’est moderne. Sa photographie aussi. Alors que pour moi, c’était juste le gars relou qui photographiait les églises du Sud des États-Unis avec une vue frontale. Je viens de découvrir qu’il est bien plus que ça.

Walker Evans - Beaufort - 1935
Walker Evans – Une église à Beaufort – 1935

– Okay… Tu n’étais pas juste censé « transformer ton road trip aux États-Unis sur insta en un article de blog » ? (voir sur instagram)

– Ouais… Mais Walker Evans, c’est un oubli, je suis obligé de l’ajouter. C’est comme si je parlais de la France sans citer Raymond Depardon, tu vois ?

– D’accord…

– Bon… En tout, y’aura 53 livres photo. J’ai limité à un livre par photographe. Je dois réécrire un peu parce que tu vois… le blog c’est pas instagram. Je vais aussi ajouter des liens d’articles, de podcasts, de vidéos, pour les lecteurs qui veulent aller plus loin. Et surtout, faut que je trouve les photos en top qualité parce que tu vois… le blog c’est pas instagram.

– D’accord…

– Je pense aussi classer les livres photo selon la date à laquelle les images ont été prises. L’article démarrerait à la fin des années 1920 avec Walker Evans pour finir près d’un siècle plus tard. T’en penses quoi ?

– Super idée ça.

– Bon, je retourne à Walker Evans.

– Et moi à ma série.

Après tellement plus de travail que je ne l’avais imaginé, l’article est fin prêt.

Bonne lecture.

Sommaire

Walker Evans : American Photographs

Vous avez sans doute déjà vu ces deux célèbres portraits de fermiers que Walker Evans (1903-1975) a réalisés pendant la crise économique des années 1930. Mais Evans, c’est bien plus que ça. Derrière un regard humaniste et en apparence neutre se cache un vrai rebelle.

Le contexte de ces portraits : en 1936, Evans est engagé par la Farm Security Administration (FSA) pour une mission photographique sur les ravages de la crise aux États-Unis, afin de mobiliser les citoyens.

L’idée de propagande par l’image le révulse. Il profite de l’occasion pour réaliser un travail personnel, qui donnera lieu en 1941 à un livre inclassable, Let Us Now Praise Famous Men (« Louons maintenant les grands hommes »), dont le texte est écrit par l’écrivain James Agee (futur scénariste du film culte La Nuit du chasseur).

Le style photographique d’Evans est difficile à définir. Lors d’une conférence à l’Université de Yale en 1964, il le décrit lui-même comme « documentaire lyrique ». Sa photographie est souvent qualifiée du terme un peu fourre-tout de vernaculaire.

C’est quoi le vernaculaire ? L’historien Clément Chéroux en a une définition simple :

« Le vernaculaire, c’est tout ce qui n’est pas d’art. C’est la photographie de cartes postales, la photographie de catalogue, la photographie amateure, la photographie d’architecture… »

Interview de Clément Chéroux dans l’émission d’Entrée Libre qui s’intitule Walker Evans, une histoire américaine

Ainsi, lorsqu’Evans photographie un bureau de poste au fin fond de l’Alabama, il le fait à la manière d’un photographe d’architecture.

Walker Evans - Bureau de poste, Sprott, Alabama - 1936
Walker Evans – Bureau de poste, Sprott, Alabama – 1936

Lorsqu’il photographie la rue principale d’une petite ville de Pennsylvanie, il le fait à la manière d’un photographe de cartes postales.

Walker Evans - Bethlehem, Pennsylvanie - 1935
Walker Evans – Bethlehem, Pennsylvanie – 1935

Avec son « style documentaire » en apparence neutre, Evans refuse d’esthétiser son sujet. Il fait de l’art, tout en faisant mine de ne pas en faire.

Walker Evans - Magasin de campagne et station-service - Alabama, 1936
Walker Evans – Magasin de campagne et station-service – Alabama, 1936

De lui, Henri Cartier-Bresson disait :

« Sans le défi que représentait l’oeuvre de Walker Evans, je ne pense pas que je serais resté photographe. »

Citation reprise dans l’article Henri Cartier-Bresson et Walker Evans sur le site de la fondation HCB
Walker Evans - Alabama - 1936
Walker Evans – Alabama – 1936

Evans est l’un des photographes les plus influents du 20ème siècle, tout comme l’est son livre American Photographs, publié en 1938. Il rassemble des images prises entre 1929 et 1936, une grande partie pendant son travail pour la FSA.

Ce livre représente la véritable vision d’Evans, contrairement à Louons maintenant les grands hommes qui est plutôt celle de l’écrivain James Agee et se focalise sur le peuple américain face à la crise.

Plus de Walker Evans :

Livre : acheter American Photographs, ou simplement le feuilleter, et voir ses autres livres disponibles sur amazon ou le bon coin. (Les liens amazon sont sponsorisés. Ça ne vous coûte pas plus cher, Amazon touche un peu moins et moi un petit peu.)

Vidéo : voir Gilles Mora à propos de Walker Evans (4 min) sur le site de l’INA. Gilles Mora, l’un des plus grands connaisseurs d’Evans, est invité à la télévision dans l’émission Le cercle de minuit. Il parle du second degré d’Evans. C’est passionnant. Tout cela se passe en 1994 et on voit des mecs fumer la pipe sur le plateau.

Podcast : écouter les deux émissions diffusées dans le podcast de France Culture, Les chemins de la connaissance, en présence de Gilles Mora :

(Pour les fans hardcore d’Evans)

Ansel Adams : Ansel Adams at 100

Ansel Adams (1902-1984) est un pionnier de la photographie à la chambre grand format. Il a révolutionné la façon de saisir les paysages naturels, en particulier ceux de l’Ouest américain.

Ansel Adams - The Tetons and the Snake River (1942)
Ansel Adams – The Tetons and the Snake River (1942)

Le livre Ansel Adams at 100, publié en 2002 pour le centenaire de sa naissance, est une rétrospective de son travail. Le livre couvre toute sa carrière et rassemble ses photos iconiques.

À la fin des années 1930, Adams a révolutionné la photographie de paysage en co-inventant le zone system.

Le zone system est un procédé qui permet d’exposer une photo avec précision. Le paysage à photographier est divisé en 11 zones, du noir profond au blanc pur. Chaque zone représente un niveau de gris. Cela permet de contrôler les détails dans les ombres et les lumières dès la prise de vue, mais aussi d’ajuster le contraste sur le tirage final.

La photo suivante du parc national de Yosemite, qui date de 1934, est un exemple de l’obsession d’Adams pour la perfection technique, les détails et la lumière.

Ansel Adams - Parc de Yosemite - 1934
Ansel Adams – Parc de Yosemite – 1934

Pour photographier, Ansel Adams avait installé une plateforme sur le toit de sa voiture. Jetez un coup d’oeil à cette image de 1942 prise dans la vallée de Yosemite, où l’on voit le photographe, alors âgé de 40 ans, préparer sa chambre grand format.

Ansel Adams prépare sa chambre grand format posée sur une plateforme installée sur le toit de sa voiture - Vallée de Yosemite, Californie - 1942
Ansel Adams – Vallée de Yosemite, Californie – 1942

Plus d’Ansel Adams :

Il existe de nombreux livres sur Ansel Adams, Ansel Adams at 100 est pour moi l’un des meilleurs, de par sa grande taille et la qualité de reproduction des images, ce qui permet de bien kiffer sa race.

Livre : acheter Ansel Adams at 100 (2002) et voir ses autres livres disponibles sur amazon ou le bon coin

Instagram : suivre le compte officiel @anseladamsgallery

Vidéo : voir Ansel Adams (5 min) réalisée en 2019 par Elie Maurice de la chaîne youtube Photo Synthèse

Robert Frank : Les Américains

Robert Frank (1924-2019) est l’un des plus grands noms de l’histoire de la photographie, si ce n’est le plus grand, tant il a été influent, notamment par son chef d’oeuvre, Les Américains.

Robert Frank - Les Américains
Robert Frank – Les Américains

Le livre, publié en 1958, est le résultat d’un voyage à travers les États-Unis que le photographe suisse entreprend entre 1955 et 1956, après avoir reçu une bourse Guggenheim.

Robert Frank - Les Américains
Robert Frank – Les Américains

Tout a été dit sur ce projet mammouth. Ce qui ne change pas, c’est le nombre d’images : 83, choisies au prix d’un editing brutal réalisé à partir d’une sélection de 27 000 images.

Robert Frank - Les Américains
Robert Frank – Les Américains

Il en résulte ce livre immense et novateur, Les Américains, un portrait sombre et désespéré de l’Amérique, d’un photographe tout aussi sombre et désespéré.

Robert Frank : Bar à Las Vegas, dans le Nevada (extrait des Américains)
Robert Frank – Les Américains

Son regard unique et si personnel sur la société américaine a marqué des générations de photographes.

Robert Frank - Les Américains
Robert Frank – Les Américains

Plus de Robert Frank :

Livre : acheter Les Américains ou simplement le feuilleter, voir ses autres livres disponibles sur amazon ou le bon coin

Podcast : écouter une série d’entretiens intitulée Robert Frank ou le documentariste du moi (2h20), diffusée dans le podcast de France Culture, À voix nue :

Documentaire : voir Leaving Home, Coming Home (1h25) réalisé en 2004 par Gerald Fox

Gordon Parks : The Atmosphere of Crime

En 1957, Gordon Parks, le premier photographe afro-américain du magazine Life, voyage à travers les États-Unis pour montrer la réalité du crime.

Pendant 6 semaines, il visite New York, Chicago, San Francisco et Los Angeles, et prend des photos en couleur.

Sa série, The Atmosphere of Crime, montre la vie des policiers et des criminels. Parks voulait que les gens comprennent que le crime est lié à des problèmes sociaux et économiques, et pas seulement à des choix individuels.

Les images marquent par leur esthétique cinématographique et donnent l’impression d’être devant Taxi Driver de Scorsese.

Plus de Gordon Parks :

Livre : acheter The Atmosphere of Crime et voir ses autres livres disponibles sur amazon ou le bon coin

Instagram : suivre @gordonparksfoundation

Vidéo : voir What Gordon Parks saw (7 min) réalisée par la géniale chaîne youtube Nerdwriter1 (en anglais).

Documentaire : voir A Choice of Weapons: Inspired by Gordon Parks (1h29) réalisé en 2021 par John Maggio pour HBO et inspiré par l’autobiographie de Parks qui s’intitule A Choice of Weapons (1966)

Saul Leiter : Early Color

Tout au long des années 1950, Saul Leiter (1923-2013) a photographié dans son quartier d’East Village à New York.

Saul Leiter - 1957
Saul Leiter – Early Color

Des décennies plus tard, ces images ont été regroupées dans un petit livre : Early Color (2006).

Je ne vais pas entrer dans les détails ici. J’ai écrit un article où je parle de sa vie, de sa photographie et de ses influences, notamment celles de la peinture impressionniste française, dont Pierre Bonnard.

  • Voici un exemple :

Pour en savoir plus, lisez mon article :

Plus de Saul Leiter :

Livre : acheter Early Color et voir ses autres livres disponibles sur amazon ou le bon coin

Instagram : suivre @saulleiterpage

Documentaire : voir In No Great Hurry – 13 Lessons in Life with Saul Leiter (1h15) réalisé en 2013 par Tomas Leach

Ernst Haas : New York in Color (1952-1962)

En 1952, le magazine américain Life demande à Ernst Haas (1921-1986) de travailler en couleur sur New York, un an après que le photographe autrichien a débarqué aux États-Unis, après avoir quitté une Europe traumatisée par la Seconde Guerre mondiale.

Ernst Haas - New York in Color - 1980
Ernst Haas – New York in Color

Publié en 2020, le livre New York in Color (1952-1962) témoigne de l’incroyable inventivité de Haas qui explore les possibilités infinies de la couleur et de la pellicule Kodachrome.

Ces images marqueront tout une génération de photographes amateurs et contribueront à faire changer la perception de la couleur en photographie.

Ernst Haas - New York in Color
Ernst Haas – New York in Color

Plus de Ernst Haas :

Livre : acheter New York in Color (2020) et voir ses autres livres disponibles sur amazon ou le bon coin

Instagram : suivre @ernst_haas_estate

Vidéo : Il semble qu’Ernst Haas ait inspiré pas mal de copains youtubeurs :

Diane Arbus : An Aperture Monograph

Diane Arbus (1923-1971) a marqué la photographie du 20ème siècle par ses portraits de personnes marginalisées, le plus souvent dans leur environnement quotidien. Nains, travestis, forains, et autres figures souvent ignorées par la société sont les sujets centraux de son travail.

Arbus ne cherche pas à embellir, mais à révéler la complexité humaine. Son approche directe et sans artifice dérange, mais fascine. Dans les portraits de Diane Arbus, tout le monde est un peu bizarre, comme ce petit garçon tenant un jouet en forme de grenade. Même l’ordinaire est étrange.

Diane Arbus
Diane Arbus

Diane Arbus : An Aperture Monograph rassemble ses images les plus puissantes. C’est un livre culte, publié pour la première fois en 1972, un an après le suicide de la photographe. Il est aujourd’hui difficile à trouver.

Plus de Diane Arbus :

Livre : acheter Diane Arbus : An Aperture Monograph (1972) et voir ses autres livres disponibles sur amazon ou le bon coin

Instagram : suivre @diane_arbus

Vidéo : voir « Un secret sur un secret » : Diane Arbus (13 min) sur la chaîne youtube Apprendre·Photo

Podcast : écouter deux émissions de France Culture consacrées à Diane Arbus :

Dennis Stock : California Trip

Dennis Stock (1928-2010) est un photographe américain connu pour ses reportages sur la culture américaine des années 1950 et 1960 et ses portraits de célébrités : Marilyn Monroe, Audrey Hepburn et James Dean.

James Dean par Dennis Stock
James Dean par Dennis Stock

California Trip, publié pour la première fois en 1970, documente un voyage de 5 semaines que le photographe a effectué en Californie en 1968.

Dennis Stock
Dennis Stock

Dans les images, on sent l’époque et sa vibe de contre-culture, à travers les personnages que Stock rencontre.

Apparaissent entre autres, un gourou de secte, des acteurs au chômage, des naturistes, des hippies, tout un tas d’esprits libres, et bien sûr des surfeurs, c’est la Californie quand même.

Dennis Stock
Dennis Stock

Plus de Dennis Stock :

Livre : acheter California Trip et voir ses autres livres disponibles sur amazon ou le bon coin

Article : lire Satanists, Surfers, Hippies and Radicals: Dennis Stock’s California Trip sur le site de Magnum (en anglais)

Ernest Cole : The True America

Ernest Cole (1940-1990) est un photographe sud-africain, célèbre pour avoir exposé les dures réalités de l’apartheid.

Il commence sa carrière comme photojournaliste en Afrique du Sud, mais c’est son livre House of Bondage (1967) qui le fait connaître à l’international. Ce livre montre la brutalité du régime de l’apartheid, faisant de Cole une figure majeure de la photographie documentaire.

The True America est un projet qu’il réalise après son exil aux États-Unis en 1966. Il illustre la vie des Noirs aux États-Unis à la fin des années 1960 et au début des années 1970.

Dans ce livre, Cole tourne son objectif vers les injustices sociales en Amérique, un pays en proie aux luttes pour les droits civiques. Il explore la vie des Afro-Américains, montrant les inégalités, la pauvreté, et la ségrégation toujours présentes, mais aussi des scènes de rue plus légères.

Plus d’Ernest Cole :

Livre : acheter The True America et voir ses autres livres disponibles sur amazon ou le bon coin

Documentaire : voir Ernest Cole : Lost and Found (1h45) réalisé en 2024 par Raoul Peck

Evelyn Hofer : New York

Evelyn Hofer (1922-2009) est une photographe allemande, connue pour sa photographie documentaire et ses portraits réalisés à la chambre grand format 4 x 5.

Evelyn Hofer - New York
Evelyn Hofer – New York

Ses compositions sont directes, claires mais pas si simples. Ses portraits sont posés et ses scènes de rue, silencieuses. On sent derrière chaque image une réflexion approfondie sur la lumière, la composition et l’atmosphère.

New York, publié par Steidl en 2018, rassemble les images qu’Hofer a faites dans la ville dans les années 1960, une ville en pleine transformation, mais sans chercher à capturer son agitation.

Plus d’Evelyn Hofer :

Livre : acheter New York (2018) ou simplement le feuilleter, voir ses autres livres disponibles sur amazon ou le bon coin

Garry Winogrand : Garry Winogrand

Garry Winogrand (1928-1984) est l’un des plus premiers noms à connaître pour ceux qui s’intéressent à la photographie de rue.

Garry Winogrand
Garry Winogrand

Frank Van Riper du Washington Post le décrit ainsi. Garry Winogrand était « un New-Yorkais avec un franc-parler et à la nature douce, qui avait la voix rauque d’un chauffeur de taxi du Bronx et l’intensité d’un cochon chassant des truffes. »

Jetez un coup d’oeil à cette célèbre vidéo de 1982 où l’on voit l’animal en pleine action.

Sa technique pour devenir invisible dans la rue est son langage corporel qui semble crier : ne faites pas attention à moi, je sais pas du tout ce que je fais avec ce truc entre les mains, et je n’ai vraiment aucune idée de comment il fonctionne. 

Le résultat est fantastique. Winogrand approche son Leica si rapidement de son œil que les gens ne savent pas s’ils sont photographiés ou même si une photo a été prise.

Garry Winogrand
Garry Winogrand

La surprise qui se lit dans le regard des gens semble représenter sa propre surprise face aux scènes qu’il a devant lui. Des scènes drôles, étonnantes, absurdes, parfois même choquantes.

Cette impression qu’il participe à la scène plutôt que de la regarder passivement, est renforcée par l’utilisation d’un objectif grand angle, souvent le 28 mm. Tout comme l’est la sensation de mouvement et de dynamisme dans ses images, due à ses cadrages déséquilibrés et ses angles inclinés.

Au cours de sa vie, Winogrand a publié 4 livres :

  • The Animals (1969)
  • Women are Beautiful (1975)
  • Public Relations (1977)
  • Stock Photographs: The Fort Worth Fat Stock Show and Rodeo (1980)

Évidemment, tous sont épuisés et introuvables à un prix décent.

Garry Winogrand
Garry Winogrand

Vous pouvez jeter un coup d’oeil au livre intitulé Garry Winogrand, édité lors de la rétrospective au Jeu de Paume en 2014. L’objet est quali et réunit ses photos les plus emblématiques.

Plus de Garry Winogrand :

Livre : acheter Garry Winogrand et voir ses autres livres disponibles sur amazon ou le bon coin

Site internet : consulter celui de la Fraenkel Gallery pas mal fourni en photos de Winogrand

Podcast : écouter Hommage à Garry Winogrand (44min), une émission diffusée en 2014 dans le podcast de Brigitte Patient, Regardez voir, sur France Inter

Il vous reste 85% à découvrir. Cette partie est réservée aux abonnés de la newsletter.


Entrez votre email pour vous abonner et lire la suite de l'article.


Fréquence d'envoi : environ 2 mails par mois. Désinscription en 1 clic sur chaque mail envoyé.

Susan Meiselas : Prince Street Girls

Susan Meiselas est une photographe américaine née en 1948. Dans ses projets documentaires, elle explore les questions de culture, d’identité et de conflit, souvent à travers un regard profondément humaniste.

Tout son talent se remarque dans la série intitulée Prince Street Girls qu’elle a réalisée dans les années 1970.

Susan Meiselas - Prince Street Girls
Susan Meiselas – Prince Street Girls

Elle photographie des jeunes filles dans le quartier de Little Italy à New York. Sur les images, on voit leur quotidien à travers des moments simples comme jouer dans la rue ou discuter entre copines.

Comme souvent chez Meiselas, des moments intimes révèlent des histoires plus grandes. Dans Little Italy, on entrevoit ce qu’était la vie d’une jeune adolescente qui grandissait à New York dans les années 1970.

Plus de Susan Meiselas :

Livre : acheter Prince Street Girls et voir ses autres livres disponibles sur amazon ou le bon coin

Instagram : suivre @susanmeiselas

Podcast : écouter Susan Meiselas : « Pour moi, voir c’est écouter » (59 min), un entretien réalisé par Caroline Broué pour le podcast Les Masterclasses, diffusé en 2019 sur France Culture

William Eggleston : Election Eve

Le livre Election Eve contient des images réalisées en octobre 1976, un mois avant que Jimmy Carter ne soit élu président des États-Unis. C’est une commande que passe le magazine Rolling Stone à William Eggleston, alors âgé de 37 ans.

William Eggleston - Election Eve
William Eggleston – Election Eve

Fidèle à lui-même, Eggleston ne prend aucune image ni de Carter ni de ses proches. Uniquement des photos de routes isolées, de voies ferrées, de voitures, de stations-service et de maisons pour la plupart vides.

Jetez un coup d’oeil à cet article si vous voulez en savoir plus sur le William Eggleston. Je décortique notamment ses influences et raconte comme il est devenu cette légende de la photographie.

Plus de William Eggleston :

Livre : acheter Election Eve et voir ses autres livres disponibles sur amazon ou le bon coin

Instagram : suivre @egglestonartfoundation

Vidéo : voir Rambling through Eggleston’s Democratic Forest (43 min) où Alec Soth analyse en anglais le travail de William Eggleston : brillant et indispensable

Documentaire : voir By the Ways: A Journey with William Eggleston (1h27) réalisé en 2007 par Vincent Gérard et Cédric Laty

Podcast : écouter l’émission William Eggleston (53 min) provenant du podcast Sur les docks diffusé en 2014 sur France Culture, avec des invités de choix : les photographes Joel Meyerowitz, Martin Parr, Raymond Depardon ; les critiques Régis Durand, Brice Matthieussent, David Campany ; le co-réalisateur du documentaire By the Ways: A Journey with William Eggleston, Vincent Gérard.

Lee Friedlander : Self Portrait

Lee Friedlander est un photographe de rue américain né en 1934. Un grand nom connu pour ses paysages urbains et ses scènes de la vie quotidienne qu’il capture dans des compositions complexes, souvent remplies de reflets, d’ombres ou de cadres dans le cadre.

Souvent, il intègre des éléments visuels inattendus, tels que des miroirs, des vitrines, ou des panneaux de signalisation, qui ajoutent des niveaux de complexité et de profondeur à ses images. Ses photos brouillent ainsi la frontière entre le sujet et son environnement, ce qui crée une sorte de tension visuelle et narrative.

Friedlander ne cherche pas à capturer des moments décisifs ou à faire des déclarations sociales évidentes. Au contraire, il se concentre sur la banalité du quotidien, qu’il transforme en compositions visuellement intrigantes.

Comme ici :

Lee Friedlander
Lee Friedlander

Dans cet article, je mets en avant une autre partie de son travail, qui pour moi n’a pratiquement pas d’équivalent dans l’histoire de la photographie – si ce n’est peut-être Vivian Maier, – ses incroyables autoportraits.

Au sujet de ses autoportraits, Friedlander dit :

« Au début, ma présence sur mes photos était fascinante et dérangeante. Mais au fur et à mesure que le temps passait et que je faisais de plus en plus partie d’autres idées, j’ai pu ajouter un petit tressaillement à ces sentiments. »

Lee Friedlander - Self Portrait
Lee Friedlander

Son apparence peut être observée par des ombres, des miroirs et parfois même plus directement réfléchie à travers l’objectif de son appareil photo.

Self Portrait, sorti en 1992, rassemble ces images. C’est un livre mythique.

Aujourd’hui, à 90 ans passés, Friedlander continue obsessionnellement à se photographier. Probable qu’il rende son dernier souffle en prenant un ultime selfie.

Lee Friedlander
Lee Friedlander

Plus de Lee Friedlander :

Livre : acheter Self Portrait et voir ses autres livres disponibles sur amazon ou le bon coin

Instagram : suivre @leefriedlanderarchive

Joel Meyerowitz : Cape Light

Je vous raconte vite fait l’histoire derrière le livre culte Cape Light.

Joel Meyerowitz - Cape Light
Joel Meyerowitz – Cape Light

En 1976, Joel Meyerowitz achète une chambre Deardorff en bois, utilisée au 19e siècle par les photographes paysagistes. Il y fixe un grand angle.

L’été suivant, il part avec sa famille à Cap Cod, au Nord-Est de New York. Dans le logement prêté par un ami, il installe un plan-film, pose le tissu noir sur la tête et ouvre l’obturateur. Sur le verre dépoli, il voit l’intérieur de la maison. L’excitation le gagne.

Plus tard, il imprimera cette photo en format géant, 5 mètres sur 6. Le négatif, immense, a capté chaque détail : la lumière douce et les verticales parfaites des portes et des murs.

Pendant deux étés, Meyerowitz ne quittera plus la chambre Deardorff. Dans sa voiture, elle est sur le siège arrière. Sur la plage, sur son épaule. Partout où il va, elle est là. Toutes ces années dans la rue avec son petit Leica l’aident.

Deux ans plus tard, en 1978, il publie son chef d’œuvre Cape Light, recueil de photographies prises à Cap Cod avec la chambre Deardorff.

Si vous voulez tout savoir sur Joel Meyerowitz, jetez un coup d’oeil à mon article :

Plus de Joel Meyerowitz :

Livre : acheter Cape Light et voir ses autres livres disponibles sur amazon ou le bon coin

Instagram : suivre @joel_meyerowitz

Podcast : écouter l’émission Joel Meyerowitz : « Pour moi, la photographie est le véhicule de mon existence » (25 min) provenant du podcast L’invité culture diffusé en 2018 sur France Culture.

Vivian Maier : The Color Work

Publié en 2018, The Color Work rassemble les photos en couleur de Vivian Maier (1926-2009), une part méconnue de son travail.

Vivian Maier - The Color Work
Vivian Maier – The Color Work

La photographe teste la couleur dès les années 1950. Dans les années 1970, elle abandonne définitivement le noir et blanc après avoir acheté un Leica.

Ses photos, prises dans les rues de New York ou Chicago, montrent des scènes du quotidien où les couleurs jouent un rôle central. C’est une partie moins connue de l’œuvre de Maier, souvent associée au noir et blanc.

Son travail en couleur est remarquable, avec un humour à la Martin Parr et une poésie à la Saul Leiter. Et toujours, ce fabuleux sens du cadrage.

Si vous voulez tout savoir sur la vie de Vivian Maier, jetez un coup d’oeil à mon article. J’y détaille des sujets rarement abordés, comme sa personnalité et ses influences.

Plus de Vivian Maier :

Livre : acheter The Color Work et voir ses autres livres disponibles sur amazon ou le bon coin

Instagram : suivre @vivianmaierarchive

Podcast : écouter l’émission L’invention et la découverte de Vivian Maier (58 min) provenant du podcast La Compagnie des œuvres diffusé en 2021 sur France Culture.

Robert Adams : Summer Nights, Walking

Robert Adams est un photographe américain né en 1937. Il est reconnu pour ses travaux sur les paysages de l’Ouest américain, où il explore les effets du développement de la ville et de l’homme sur la nature. Ce qui le rend unique, c’est son approche documentaire alliée à une grande sensibilité esthétique.

Son travail est connu pour être un peu hermétique. Summer Nights, Walking est son projet le plus accessible.

Robert Adams - Summer Nights, Walking
Robert Adams – Summer Nights, Walking

Ces nuits d’été sont une promenade nocturne dans les rues de Longmont, dans le Colorado, où Robert Adams vivait dans les années 1970.

D’abord banales, voire austères, les images livrent leurs secrets à ceux qui prennent le temps de les observer. Elles déçoivent si l’on attend d’elles une signification évidente.

Publiée pour la première fois en 1985 sous le titre Summer Nights, la série a une nouvelle fois été éditée par les éditions Steidl en 2023.

Plus de Robert Adams :

Livre : acheter Summer Nights, Walking et voir ses autres livres disponibles sur amazon ou le bon coin

Site internet : consulter celui de la Fraenkel Gallery qui présente un bonne part du travail de Robert Adams

Ray K. Metzker : The Photographs of Ray K. Metzker

Ray K. Metzker (1931-2014) est un photographe américain connu pour ses expérimentations fascinantes avec la lumière et les ombres.

Influencé par le modernisme, il se distingue par son utilisation innovante du contraste et de la géométrie dans la composition. Son style unique transcende les conventions de la photographie de rue de l’époque, jusqu’à créer des images presque abstraites.

Admirez ce clair-obscur mettant en scène un marin.

Ray K. Metzker
Ray K. Metzker

La maîtrise formelle de l’image est frappante. Le contraste entre la lumière intense et le noir omniprésent capte l’attention. Tout comme l’unique sujet. La tête inclinée du marin, au moment où il entre dans l’ombre, apporte une émotion discrète mais palpable.

Le livre The Photographs of Ray K. Metzker est une rétrospective qui couvre plusieurs décennies de son travail, principalement des années 1950 aux années 1980.

Plus de Ray K. Metzker :

Livre : acheter The Photographs of Ray K. Metzker et voir ses autres livres disponibles sur amazon ou le bon coin

Article : lire Ray K. Metzker et les bonnes images (17 min) sur le blog de Thomas Hammoudi

Stephen Shore : Uncommon Places

Publié à l’origine en 1982, le livre Uncommon Places a donné envie à des générations de photographes de prendre la route et de s’équiper d’une chambre grand format 8×10.

Stephen Shore - Uncommon Places
Stephen Shore – Uncommon Places

Dans ce livre culte, Stephen Shore, né en 1947, documente les paysages urbains et suburbains des États-Unis, en se concentrant sur le banal du quotidien. Les photos ont été prises entre 1973 et 1981.

Stephen Shore dit :

« Voir quelque chose de spectaculaire et y voir une possibilité photographique n’est pas un grand pas en avant. Mais voir quelque chose d’ordinaire, quelque chose que l’on voit tous les jours, et y voir une possibilité photographique, voilà ce qui m’intéresse. »

Dans une interview pour la Fondation Henri Cartier-Bresson, Stephen Shore commente la photo suivante prise le 13 juillet 1974 sur Holden Street dans la ville de North Adams, dans le Massachusetts.

Stephen Shore - Uncommon Places
Stephen Shore – Uncommon Places

Stephen Shore dit :

« La photo montre une rue d’une ville industrielle du 19e siècle avec ses bâtiments en briques rouges. On voit surtout où se termine la ville et où commence la campagne. L’image montre exactement la limite entre la ville et la campagne. C’est quelque chose qui m’intéresse et que l’on voit très rarement aussi nettement depuis le sol que sur cette photo de North Adams. »

Extrait de l‘interview filmée de Stephen Shore dans le cadre de l’expo “Véhiculaire & Vernaculaire” à la fondation Henri Cartier-Bresson (5min42)

Plus de Stephen Shore :

Livre : acheter Uncommon Places et voir ses autres livres disponibles sur amazon ou le bon coin

Instagram : suivre @stephen.shore

Vidéo : voir la discussion entre Stephen Shore et Quentin Bajac (58 min), directeur du Jeu de Paume, diffusée sur youtube à l’occasion de la rétrospective Stephen Shore : Véhiculaire & Vernaculaire (2024), à la Fondation Henri Cartier-Bresson.

Bernard Plossu : Western Colors

Le photographe français Bernard Plossu a 20 ans lorsqu’il arrive au Nouveau-Mexique au milieu des années 1960, où il retrouve les décors familiers de son enfance, ceux qu’il voyait dans les westerns avec son père.

Bernard Plossu - Western Colors
Bernard Plossu – Western Colors

Western Colors se concentre sur son travail réalisé dans les années 1970 et 1980. Plossu mêle les tumbleweeds – ces légendaires buissons roulants – aux routes ocres de Monument Valley, en passant par les diners, les stations-service, et une simple paire de boots.

Bernard Plossu - Western Colors
Bernard Plossu – Western Colors

Plossu ne capture pas des lieux ou des sujets précis, mais plutôt des sensations et des impressions, que transcendent les tirages effectués par le procédé Fresson.

Bernard Plossu - Western Colors
Bernard Plossu – Western Colors
Bernard Plossu - Western Colors
Bernard Plossu – Western Colors

Plus de Bernard Plossu :

Livre : acheter Western Colors ou simplement le feuilleter, et voir ses autres livres disponibles sur amazon ou le bon coin

Podcast : écouter deux interviews de Bernard Plossu issues des podcasts de Radio France :

Nan Goldin : La Ballade de la Dépendance Sexuelle

Nan Goldin est une photographe américaine née en 1953, connue pour son travail intime et autobiographique qui aborde des thèmes comme l’amour, la sexualité, la dépendance et la marginalité.

La Ballade de la Dépendance Sexuelle, publié en 1986, est son oeuvre la plus emblématique, l’une des plus importantes du 20ème siècle. Le critique photo Andy Grundberg écrit dans les colonnes du New York Times du 21 décembre 1986 :

« Ce qu’était Les Américains de Robert Frank dans les années 50, La Ballade de la Dépendance Sexuelle de Nan Goldin l’est pour les années 80. »

Nan Goldin - La Ballade de la Dépendance Sexuelle
Nan Goldin – La Ballade de la Dépendance Sexuelle

On est plongé dans la vie intime de Nan Goldin, en compagnie de ses amants et de ses amis, issus du milieu underground et LGBTQ+ de New York.

Nan Goldin ne cherche pas la perfection technique, mais à saisir la vérité de l’instant. Ses images, faites à la lumière ambiante, sont souvent floues et granuleuses, ce qui donne l’impression de plonger dans la vraie vie de la photographe et touche directement au coeur.

Nan Goldin - La Ballade de la Dépendance Sexuelle
Nan Goldin – La Ballade de la Dépendance Sexuelle

Si vous voulez tout savoir sur La Ballade de la Dépendance Sexuelle, je décrypte le livre dans un article :

Plus de Nan Goldin :

Livre : acheter La Ballade de la Dépendance Sexuelle et voir ses autres livres disponibles sur amazon ou le bon coin

Instagram : suivre @nangoldinstudio

Podcast : écouter deux interviews de Nan Goldin :

  • Songes avec Nan Goldin (54 min), une émission diffusée en 2018 dans le podcast de France Inter, L’Heure bleue, présenté par Laure Adler.
  • L’autoportait : Nan Goldin (60 min), une émission diffusée en 2006 dans le podcast de France Culture, Les Nuits de France Culture, présenté par Jean Daive.

Documentaire : voir le magnifique Toute la beauté et le sang versé (2h07) réalisé en 2023 par Laura Poitras

Wim Wenders : Written in the West

En 1983, le réalisateur allemand Wim Wenders prépare son film Paris, Texas. Il parcourt l’Ouest américain à la recherche de lieux et de sujets inspirants, équipé d’un appareil photo moyen format 6×7.

Wim Wenders - Written in the West
Wim Wenders – Written in the West

Pendant plusieurs mois, il conduit sur les routes du Texas, de l’Arizona, du Nouveau-Mexique et de la Californie, fasciné par l’immensité et la lumière de ces endroits.

Le livre Written in the West sorti en 1987 rassemble ces images.

Plus de Wim Wenders :

Livre : acheter Written in the West et voir ses autres livres disponibles sur amazon ou le bon coin

Instagram : suivre @wimwendersfoundation

Vidéo : regarder 3 vidéos youtube :

Richard Avedon : In the American West

Entre 1979 et 1985, le photographe Richard Avedon (1923-2004) a parcouru l’Ouest américain avec une chambre grand format pour capturer les visages et les histoires de gens ordinaires : travailleurs manuels, petits employés, marginaux.

En 6 ans, il a voyagé à travers 17 États et 189 villes, réalisant 752 portraits, du Texas à l’Idaho.

Le photographe a utilisé un fond blanc pour ses portraits, isolant ainsi les sujets de leur environnement et renforçant l’impact de chaque image.

Richard Avedon, sa grosse tignasse et son fond blanc
Richard Avedon, sa grosse tignasse et son fond blanc

In the American West, qui rassemble ces images, est une oeuvre majeure dans l’histoire de la photographie américaine.

Plus de Richard Avedon :

Livre : acheter In the American West et voir ses autres livres disponibles sur amazon ou le bon coin

Instagram : suivre @avedonfoundation

Podcast : écouter Richard Avedon, bigger than life (59 min), une émission diffusée en 2017 dans le podcast de France Culture, Vies de photographes

Joel Sternfeld : American Prospects

American Prospects (1987) explore l’Amérique des années 1980. Sternfeld, né en 1944, photographie des paysages et des scènes de la vie quotidienne, en révélant des détails surprenants et des contrastes inattendus.

Joel Sternfeld - American Prospects
Joel Sternfeld – American Prospects

Le photographe combine la beauté des paysages américains avec des éléments de la vie moderne, souvent avec une touche d’ironie. Il a un regard à la fois critique et poétique sur les transformations sociales et environnementales des États-Unis.

Plus de Joel Sternfeld :

Livre : acheter American Prospects et voir ses autres livres disponibles sur amazon ou le bon coin

Instagram : suivre sternfeldarchive

Raymond Depardon : Depardon USA

On ne présente plus Raymond Depardon, l’un des plus grands photographes français, connu pour son approche documentaire et son regard humaniste. Il a eu mille vies. L’une d’elles l’a conduit aux États-Unis, où il est allé plusieurs fois au cours de sa carrière.

Raymond Depardon - Depardon USA
Raymond Depardon – Depardon USA

Il y a photographié, pour des magazines ou pour lui-même, des moments clés de l’histoire mais aussi des scènes de rue et des paysages plus contemplatifs, emblématiques de l’Amérique.

Le livre Depardon USA rassemble ces images, la plupart prises au cours des années 1980.

Plus de Raymond Depardon :

Livre : acheter Depardon USA et voir ses autres livres disponibles sur amazon ou le bon coin

Instagram : suivre rdepardon

Podcast : écouter une série d’entretiens intitulée Raymond Depardon, subjectif derrière l’objectif (2h05), diffusée en 2006 dans le podcast de France Culture, À voix nue :

Bruce Gilden : Facing New York

Tous les photographes de rue ont leur avis sur Bruce Gilden, le spécialiste du flash dans la tête des gens. Certains trouveront son approche dérangeante. D’autres, comme moi, estiment que dans ses images, on « sent » bien la rue et qu’au final, il ne fait rien de mal – c’est juste une photo, les gars !

NewYork lui va comme un gant, Bruce Gilden étant fasciné par les « personnages ».

Bruce Gilden - Facing New York
Bruce Gilden – Facing New York

Le photographe arrive à saisir l’énergie des rues new-yorkaises mais aussi son humanité derrière les apparences.

Bruce Gilden - Facing New York
Bruce Gilden – Facing New York

Gilden ne cherche pas à embellir ou à idéaliser, mais plutôt à témoigner de la réalité brute de la vie quotidienne.

Bruce Gilden - Facing New York
Bruce Gilden – Facing New York

Sorti en 1992, le livre Facing New York rassemble toutes ces images.

Plus de Bruce Gilden :

Livre : acheter Facing New York, feuilleter le livre sur youtube et voir ses autres livres disponibles sur amazon ou le bon coin

Instagram : suivre bruce_gilden

Podcast : Écouter Bruce Gilden (11 min), une émission diffusée en 2012 dans le podcast de France Culture, Mon œil !, présenté par Amaury Chardeau, où le photographe témoigne de son rapport intime à son métier.

Bruce Davidson : Subway

Bruce Davidson est un photographe américain né en 1933. Il est très fort pour s’immiscer dans les communautés ignorées et à la marge.

Dans les années 1980, il réalise une série dans le métro de New York, Subway, publiée pour la première fois en 1986 par Aperture.

C’est un choc.

Bruce Davidson - Subway
Bruce Davidson – Subway

Non seulement pour l’aspect documentaire d’un moment particulier de New York. (À cette époque, le métro est un lieu dangereux, où la criminalité est omniprésente.)

Mais aussi pour son esthétique qui emporte tout. Avec son appareil photo et un flash puissant, Davidson saisit des scènes hallucinantes et révèle l’énergie brute et chaotique d’un endroit qui s’est depuis assagi.

Plus de Bruce Davidson :

Livre : acheter Subway et voir ses autres livres disponibles sur amazon ou le bon coin

Instagram : suivre brucedavidsonphoto

Podcast : écouter New York avec Bruce Davidson (59 min), une émission diffusée en 2015 dans le podcast de France Culture, Continent musiques.

Jamel Shabazz : Back in the Days

Jamel Shabazz est un photographe américain né à Brooklyn en 1960. Il a pas mal bossé sur les minorités aux États-Unis : noires, latinos et LGBT. Ses images, souvent joyeuses, célèbrent l’identité et le style de ces communautés.

Jamel Shabazz - Back in the Days
Jamel Shabazz – Back in the Days

Dans Back in the Days, on plonge à New York au tout début du hip-hop dans les années 80, bien avant les millions de dollars que brassent aujourd’hui cette industrie.

Avec son appareil photo, Shabazz documente cette émergence. On voit la jeunesse de l’époque, vêtue de sneakers, de casquettes Kangol et de chaînes en or. Le photographe immortalise non seulement un style devenu emblématique et une esthétique, mais aussi un moment culturel important.

Le livre Back in the Days (2002) est une référence qui montre la naissance d’un mouvement qui façonne le paysage culturel mondial.

Plus de Jamel Shabazz :

Livre : acheter Back in the Days et voir ses autres livres disponibles sur amazon ou le bon coin

Instagram : suivre jamelshabazz

Jeff Mermelstein : SideWalk

Jeff Mermelstein est un photographe américain né en 1957. Sidewalk (« Trottoir »), publié en 1999, présente le meilleur de ses photos de rue réalisées à New York dans les années 1990.

Son travail combine le hasard de la rencontre avec un humour qui fonctionne, chose suffisamment rare dans la photo de rue pour le signaler.

Plus de Jeff Mermelstein :

Livre : acheter SideWalk et voir ses autres livres disponibles sur amazon ou le bon coin

Instagram : suivre jeffmermelstein

Philip-Lorca DiCorcia : Hustlers

La série Hustlers de Philip-Lorca DiCorcia met en lumière la réalité des travailleurs du sexe masculin à Hollywood, dans les années 1990.

Philip-Lorca DiCorcia - Hustlers
Philip-Lorca DiCorcia – Hustlers

Entre 1990 et 1992, DiCorcia a passé deux ans à parcourir Hollywood pour trouver ses sujets. Bien que les photos semblent spontanées, il a soigneusement sélectionné les lieux et testé la lumière avec son assistant avant de photographier les modèles.

Dans ce quartier de West Hollywood surnommé « Boystown », le photographe a abordé des jeunes hommes pour les convaincre de poser plutôt que de s’engager dans des activités sexuelles rémunérées.

Cette série, financée en partie par une bourse du Fonds national pour les arts, a été au cœur de controverses sur le financement public de l’art. Elle a également alimenté les débats académiques sur le rôle de la photographie dans la représentation de la réalité, DiCorcia jouant avec les notions de mise en scène et de vérité photographique. Ce qui peut faire sourire aujourd’hui à l’heure de l’IA.