Entrez dans la tête du photographe Jean-Luc Bertini, au plus près de son travail, de ses goûts, de ses influences et de son processus créatif.
Temps de lecture : 16 min
Pour en savoir plus sur le concept de l’entrevue : C’est quoi l’entrevue “Dans la tête” ?
Les réponses sont rédigées par Jean-Luc Bertini.
Sommaire
- 1 Qui est Jean-Luc Bertini ?
- 2 Ses principaux projets photo
- 3 Partie I : Zoom sur un projet photo de Jean-Luc Bertini
- 4 Partie II : Les goûts et les inspirations de Jean-Luc Bertini
- 5 Partie III : Le processus créatif de Jean-Luc Bertini
- 5.1 Qu’est-ce qui vient en premier chez toi : l’idée d’un projet ou bien des photos individuelles qui suggèrent un concept ?
- 5.2 Quels éléments clés doivent être présents lorsque tu crées un projet photo ?
- 5.3 Comment considères-tu la création d’un projet qui fait sens par rapport à la réalisation d’une grande photo individuelle ?
- 5.4 Quelle relation entretiens-tu avec le concept de beauté en photographie ?
- 5.5 As-tu ce que l’on appelle un « style photographique » ?
- 5.6 Comment définirais-tu ton approche sur un continuum qui irait de complètement intuitif à intellectuellement formulé ?
- 5.7 Comment définirais-tu ta photographie sur un continuum qui irait de document scientifique à poésie abstraite ?
- 5.8 En supposant que tu photographies aujourd’hui avec ce que tu considères comme ta voix naturelle, as-tu déjà souhaité que ta voix soit différente ?
- 5.9 Que fais-tu lorsque tu doutes ou tu te sens bloqué sur le plan créatif ?
- 5.10 Comment sais-tu qu’un projet photo est terminé ?
- 6 Plus de Jean-Luc Bertini
- 7 Conclusion
Qui est Jean-Luc Bertini ?
Jean-Luc Bertini est un photographe franco-italien né en 1969 en région parisienne. Après un parcours scolaire accidenté, suivent cinq années d’études de lettres et l’obtention d’un DEA à l’Université de la Sorbonne Nouvelle. Il a exposé sa série Américaines Solitudes (2020) aux Rencontres de la photographie d’Arles en 2021.
Ses principaux projets photo
Solovki, la bibliothèque perdue (2014)
Ce projet est né d’un coup de dé du hasard – si tant est qu’il existe. Je retrouve l’écrivain et ami Olivier Rolin aux Rencontres de Chaminadour dans la Creuse et l’interroge sur ses projets en cours.
Il évoque un voyage en Russie, aux îles Solovki, pour un documentaire qu’il s’apprête à tourner pour Arte. Je lui réponds sur-le-champ vouloir être de l’aventure. Il sourit, sans doute parce qu’il s’y attendait, et me renvoie vers la réalisatrice Elisabeth Kapnist que l’idée séduit.
La suite sera plus ardue, car la production ne l’entend pas de cette oreille, en sorte qu’il me faut longuement batailler pour obtenir leur permission de les accompagner, laquelle n’est arrachée qu’une poignée de jours avant le départ… et avec pour condition que je règle seul mes préparatifs de voyage. S’agissant de la Russie, et des nombreuses étapes prévues, cela n’aura pas été un détail. Mais il faut croire que j’étais motivé.
Bien que ce projet ait été finalement bref – un voyage d’à peine trois semaines -, j’ai le sentiment qu’il aura duré plusieurs années tant son sujet historique, touchant à l’histoire du Goulag, m’aura durablement marqué.
Et puis ai-je besoin d’ajouter qu’un projet qui se transforme en livre n’a pas la même résonance qu’un autre. Et qu’enfin, ce devait être mon premier livre.
➜ Voir le livre Solovki, la bibliothèque perdue publié aux éditions Le Bec en l’air.
Amérique, des écrivains dans le viseur (2016, 2024)
Au commencement de ce projet, il y a la littérature américaine, dont il me faudrait plus d’un chapitre pour dire combien elle a compté dans mon histoire personnelle.
Avec Alexandre Thiltges, un ami rencontré de fraîche date, on décide d’aller on the road à la rencontre d’écrivains américains que nous lisons et aimons. Nous sommes portés par nos lectures. Lui au crayon, moi à la photo donc.
- Jim Harrison :
D’un projet qu’on croyait un one-shot d’un été de deux mois, celui-ci va durer une petite décennie d’allers et retours (surtout pour moi, car lui vit au Texas).
- Eddy L. Harris :
Un livre paraît en 2016, épais de quelques 300 images réalisées à l’aide de moyens formats ou de boîtiers argentiques, couvrant les deux tiers du territoire américain, le Midwest et la côte Ouest.
Il nous faudra attendre presque une autre décennie pour achever le second et dernier volume de cette aventure littéraire, qui s’attache cette fois au tiers restant : le Sud et la côte Est, lequel volume paraît en septembre 2024 chez le même éditeur Albin Michel.
- À droite, Nick Tosches avec une cigarette à la main :
Avec ces deux livres, Amérique, des écrivains en liberté (2016), et Amérique, des écrivains en majesté (2024), se clôt pour moi le projet le plus photo-littéraire que j’aurai eu à mener.
➜ Voir le livre Amérique, des écrivains en liberté
➜ Voir le livre Amérique, des écrivains en majesté
Américaines Solitudes (2020)
Ce projet a partie liée avec mon premier voyage de 2007 touchant aux écrivains américains dont je parle plus haut. Car à cause des nombreux rendez-vous situés les uns les autres à des distances infernales, je ressens à mon retour en France une sorte de frustration : celle d’avoir laissé filer trop d’images dans le rétroviseur.
Aussi, je décide de retourner seul aux Etats-Unis l’été suivant. Une semaine avant mon départ, survient le décès brutal de ma mère. Je suis dévasté, mais maintiens cependant mon départ. Je mesure après-coup combien cela a pu contribuer à donner une coloration mélancolique aux images.
Mais les deuils sont plus profonds, et mes tropismes sont ce qu’ils sont. Au volant de ma voiture, je me demande parfois ce que je suis venu faire dans ce pays trop vaste, mais y retourne obstinément l’année suivante, m’attachant à varier les saisons et en isolant à chaque fois un nouveau territoire vaguement précis. À chaque voyage, se dessine un peu mieux mon projet. Cela va durer 10 ans et autant d’incursions.
Un livre de cette série paraît chez Actes Sud en 2020 avec des textes de l’historien Gilles Mora et de l’écrivain américain Richard Ford. Puis une exposition aux Rencontres de la photographie d’Arles vient couronner l’année suivante ce projet.
➜ Voir le livre Américaines Solitudes
Partie I : Zoom sur un projet photo de Jean-Luc Bertini
Parle-moi d’un de tes projets : L’Albanie, l’oubliée des Balkans
Je vais parler maintenant d’un projet en cours et déjà bien entamé : L’Albanie, l’oubliée des Balkans.
C’est un travail qui prend une fois encore sa source dans mon désir de voir, corolaire de celui d’aller prendre l’air. Au reste, en photographie, je ne vois pas d’autres nécessités que celles-ci.
J’entends parler de l’Albanie depuis mes plus jeunes années en Italie. Défavorablement, je dois le dire. Ne connaissant rien de ce pays, je m’en fais donc une idée plutôt grossière.
Un ami écrivain voyageur, Cédric Gras, y est invité en 2017 par l’Institut français, et me propose de l’accompagner. Lui non plus ne connaît pas le pays. Or, arrivé sur place, les clichés tombent un à un, et au lieu d’un pays « malfamé » et « frustre », je découvre au contraire un pays attachant, généreux, et d’une étonnante richesse culturelle.
En y allant, je n’avais précisément rien en tête. J’opte de nouveau pour une photo argentique, et choisis de prendre deux boîtiers de formats très différents, presque opposés pourrait-on dire, un panoramique et un 6×6 (plus tard, j’ajouterai le format 6×9), pour la raison que je tenais à m’éloigner de ce que j’avais fait aux États-Unis durant des années, c’est-à-dire photographier au 6×7 et en couleurs.
Pour aggraver le contrepied, j’opte cette fois pour le N&B, ce qui fera pester d’ailleurs mon ami Gras au motif qu’aucun journal ne publiera notre récit s’il n’est pas en couleurs. En acceptant de l’accompagner, c’était bien le cadet de mes soucis.
J’obtiens deux ans plus tard une bourse d’aide à la photographie documentaire du CNAP (Centre National des Arts Plastiques) qui m’aide à poursuivre ce travail.
Mon troisième, et pour le moment, dernier voyage, remonte à l’hiver dernier où j’y suis descendu en voiture. Le pays est petit, à peine grand comme la Bretagne et presque pareillement peuplé. Je commence à me familiariser avec un certain nombre de scènes.
J’ai ajouté dans mon sac des bobines en couleurs. Je ne sais pas encore si j’ai bien fait, mais il y a des scènes que je m’obstine à vouloir revoir en couleurs.
Pour le moment, je pratique une photographie très libre : je circule dans le pays, j’observe, et je prends des images. Le pays, qui a soif de neuf, se transforme à grande vitesse, et mon travail commence à prendre une direction à laquelle je n’avais pas songé au départ.
Je me rends compte en effet que je m’obstine à photographier une Albanie promise à disparaître, celles des campagnes, des périphéries et de petits bourgs, en sorte que mon appareil se tourne davantage vers des scènes de vieux croquants que vers une jeunesse urbaine prompte à faire tabula rasa du passé.
Les prochaines étapes de ce projet consisteront pour moi à m’attacher à suivre des célébrations, des fêtes et des évènements locaux. Mon travail suit toujours une sorte de fil personnel, quand bien même celui-ci resterait-il longtemps invisible pour moi. J’arrête la série lorsque j’estime être arrivé à ce que je voulais montrer. C’est en tout cas comme cela que ma série Américaines Solitudes s’est construite.
Ce que j’essaie de transmettre ? Mettons de l’humanité où la poésie serait toujours une sorte de contre-champ.
Raconte-moi une photo de ce projet
Octobre 2022. Je roule depuis la matinée en direction de la région du Nord-Ouest vers Shkodra. En fin de journée, je repère un drôle de bunker dans la ville de Shëngjin dont la forme me fait songer à quelque statue primitive.
Le bunker tient une place particulière en Albanie, qui en a compté plus de 170 000 répandus à travers tout le pays, et qui constituent les tristes vestiges du long règne d’Enver Hoxha, au pouvoir de 1941 à 1985.
Je le photographie mais il me manque l’élément déterminant, autrement dit une silhouette, une figure humaine, la pierre angulaire qui doit provoquer l’étincelle de narrativité que je guette, une image qui arrive à concentrer quelque chose de l’histoire du pays telle que je l’ai vue et comprise.
Je vois alors apparaître un paysan marchant d’un bon pas, son bâton à la main, qui remonte la route. Je suis légèrement juché en hauteur sur ma voiture, j’ajuste mon tir et ne fait que cette image-ci, laquelle a été réalisée avec un Rolleiflex Planar 75 mm.
Partie II : Les goûts et les inspirations de Jean-Luc Bertini
Un album que tu as beaucoup écouté
Deux me viennent aussitôt en tête : Pastel Blues (1965) de Nina Simone et Bleu pétrole (2008) d’Alain Bashung.
➜ Écouter Pastel Blues sur Spotify ou Deezer et Bleu pétrole sur Spotify ou Deezer.
Un roman qui a éveillé quelque chose en toi
Les Illusions perdues (1837) de Balzac, que j’ai lu alors que je traînais les pieds dans un lycée professionnel. Un livre qui m’a sorti de ma torpeur.
Beaucoup d’autres dès lors compteront pour moi.
➜ Lire Les Illusions perdues.
Un film dont tu te sens proche
Cyrano de Bergerac (1990) de Jean-Paul Rappeneau n’est certainement pas celui dont je me sens le plus proche d’un point de vue esthétique, mais c’est celui que j’ai le plus visionné. Il faut croire que j’ai été marqué par ce personnage de poète à l’épée qui se veut un esprit libre et indépendant…
➜ Voir Cyrano de Bergerac sur Allociné.
Où trouves-tu l’inspiration ?
Il n’existe pas de boîte magique. Elle arrive de partout (des livres, d’une émission de radio, d’une discussion, d’un article…), mais elle ne prend sa source que dans les lignes de ma vie.
Les photographes qui t’inspirent
Ils ne sont finalement pas si nombreux, en grande partie parce que je les découvre après les peintres (figuratifs), auxquels je dois mes principales émotions et inspirations. Je peux cependant donner quelques noms de photographes, qui auront été importants dans mon « apprentissage ».
Je commencerais par Henri Cartier-Bresson.
Henri Cartier-Bresson
➜ Voir le livre À propos de l’U.R.S.S.
Et puis, soit pour certains livres qu’ils ont réalisés, ou bien pour des raisons annexes touchant à la personnalité même du photographe, je citerais volontiers Brassaï, Walker Evans, Robert Frank, Dorothea Lange, Josef Koudelka, Chris Killip, Pentti Sammallahti.
Brassaï
➜ Voir le livre Paris de nuit
Walker Evans
Robert Frank
➜ Voir le livre Les Américains
Dorothea Lange
Chris Killip
➜ Voir le livre In Flagrante
Pentti Sammallahti
➜ Voir les livres de Pentti Sammallahti
Mais je crois surtout que, plus que des photographes, ce sont d’abord des centaines de photographies isolées qui m’ont inspiré, bouleversé, donné envie de faire ce métier. Je songe souvent que je devrais me bricoler un livre de photos qui constituerait une sorte de mausolée personnel.
Un livre photo sur lequel tu reviens souvent
Pour y répondre, je dois ajouter un pluriel à la question : The Family of Man (1955), The Lines of my Hand (1972) de Robert Frank et surtout Exils (1988) de Josef Koudelka.
➜ Voir le livre Exils
Partie III : Le processus créatif de Jean-Luc Bertini
Qu’est-ce qui vient en premier chez toi : l’idée d’un projet ou bien des photos individuelles qui suggèrent un concept ?
Il n’y a pas de règle, les deux sont possibles ; mais je dirais cependant qu’il doit y avoir une idée sous-jacente derrière le projet qui l’irrigue. Que quelques images isolées ne décident pas du concept, mais qu’elles vont me donner l’idée d’une orientation formelle.
Quels éléments clés doivent être présents lorsque tu crées un projet photo ?
Le désir de le faire. Peu m’importe que cela soit au départ verbalisé ou conceptualisé. L’empathie chez moi n’est jamais très loin, je la crois même nécessaire, voire essentielle dans un projet qui m’occuperait plusieurs années.
Et puis, il doit y avoir une sorte d’alliance entre la recherche d’une forme (avec quels boîtiers travailler ?) et une connexion personnelle, pas toujours visible là encore au départ. C’est lorsque le projet s’achève, que cela se décante, que j’y vois plus clair.
Comment considères-tu la création d’un projet qui fait sens par rapport à la réalisation d’une grande photo individuelle ?
La plus grande difficulté dans la création d’un projet photo est le temps qu’on est capable ou non de lui accorder. Car créer une narration prend du temps, et on se doit d’être très patient si l’on veut donner du corps au projet.
Il ne faut pas chercher à aller trop vite en brûlant les étapes de l’incubation au risque sinon de donner forme à une sorte de projet prématuré. Alors qu’une grande photo isolée échappe à tout cadre, à tout discours, et qu’elle n’est le résultat que d’une formidable alchimie, de soi et du hasard.
Dans un projet au long cours, plusieurs étapes sont nécessaires, où les questions épistémologiques affluent (qu’est-ce qui m’a poussé à le faire ? etc…), autant que les questions formelles (pourquoi avoir choisi le format carré ? etc…), tandis qu’une grande photo individuelle est de nature à s’en passer.
Quelle relation entretiens-tu avec le concept de beauté en photographie ?
C’est un concept compliqué à manier, car même si la beauté est attachée à des aspects rationnels, elle me paraît aujourd’hui davantage être une affaire d’interprétation, comme l’est dans une certaine mesure le goût.
Cela étant dit, je dirais cependant que j’en poursuis l’idée (celle que je m’en fais) en permanence, en sorte que je lui reconnais une place centrale dans mon travail. Selon moi, une bonne photo ne peut être exempte d’une beauté formelle reconnaissable.
À quoi vient s’ajouter une autre idée de beauté, moins établie et manifeste, mais aux ramifications opaques et secrètes, pouvant au reste être commentée à l’envi.
As-tu ce que l’on appelle un « style photographique » ?
Je ne crois pas que cela soit à moi de le dire. D’ailleurs je n’en cherche pas, je m’en méfierais plutôt, car j’aurais l’impression que cela réduirait ma pratique.
De toute façon, comme j’utilise plusieurs boitiers aux formats différents, et qui plus est, en usant de la couleur et du N&B, j’ai sans doute ruiné toute idée d’un style reconnaissable !
Ce que je peux dire en revanche, c’est que je me reconnais volontiers des obsessions, des habitudes, des travers, comme par exemple une inclinaison vers des images mélancoliques, qui finissent peut-être par être reconnaissables.
Comment définirais-tu ton approche sur un continuum qui irait de complètement intuitif à intellectuellement formulé ?
Je ne pense pas ma photographie comme intellectuelle. Je la crois au contraire très intuitive, mais il ne faut se méprendre sur l’intuition : elle n’est pas qu’un geste pur et créateur, échappant à toute doxa. L’intuition est souvent chargée d’arrière-pensées, et des toquades et obsessions qui sont les miennes.
Comment définirais-tu ta photographie sur un continuum qui irait de document scientifique à poésie abstraite ?
Là encore, je dirais que ma photographie échappe aux extrêmes. Le mot poésie me convient bien cependant, mais à la place d’abstraction, je lui préfère des mots comme singularité, mystère, ambiguïté…
En supposant que tu photographies aujourd’hui avec ce que tu considères comme ta voix naturelle, as-tu déjà souhaité que ta voix soit différente ?
Non, je pense être bien là où je me trouve.
Que fais-tu lorsque tu doutes ou tu te sens bloqué sur le plan créatif ?
Je me documente et prends du temps pour réfléchir.
Comment sais-tu qu’un projet photo est terminé ?
Lorsque j’ai le sentiment que les scènes photographiées se répètent, que le sujet commence à m’ennuyer, et que mes planches-contacts viennent me le confirmer.
Plus de Jean-Luc Bertini
Quelques ressources supplémentaires pour découvrir Jean-Luc Bertini et son travail :
- La sortie de son prochain projet intitulé Contemplations italiennes est prévu pour 2025.
Jean-Luc dit : Ce projet peut paraître aux antipodes de ceux que j’ai eu à ce jour à mener. À certains égards, il l’est évidemment : la matière photographiée est inanimée, et je me sers d’un trépied le plus souvent, quasi-impensable dans mes autres travaux. Et puis, je tourne longuement autour de mes modèles alors qu’habituellement, le pas de danse est bref.
Or, il me semble pourtant que je vais y chercher toujours ce que je cherche ailleurs, et ce qui m’attire le plus dans un paysage. Autrement dit, un paysage constitué de figures et de visages. Et puis ici, la solitude y est tout à fait assumée.
Cette série sera publiée en octobre 2025 aux éditions Le Tripode sous le titre Contemplations Italiennes, et résonne d’une façon particulière pour moi (je tâcherai de m’en expliquer dans le livre).
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Conclusion
Je suis tombé sur une étude de Slate (en anglais) estimant qu’environ 20% des lecteurs lisaient l’intégralité d’un article après l’avoir commencé.
Bravo, vous faites partie de la minorité. Si vous avez aimé cet article, partagez-le sur les réseaux sociaux, cela m’aide à faire découvrir mon travail et celui des photographes. Ou laissez-moi un petit mot en commentaire, c’est toujours chouette de vous lire.
Vous pouvez poursuivre la lecture avec une autre entrevue : Dans la tête de Simon Vansteenwinckel.
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12 réponses sur « Dans la tête de Jean-Luc Bertini »
Comme toujours très inspirants, tes articles, Antoine. Celui-ci n’échappe pas à la règle. Son projet Contemplations Italiennes m’a rappelé une de mes errances photographiques dans les cimetières et m’a donné envie de m’y remettre. Il a suffi de 4 photos!
Si l’article t’a donné envie de sortir avec ton appareil, la mission est réussie! Merci Francine.
Très belle rentrée avec cet article Antoine!
Les portraits sont remarquables je trouve, je suis curieux de voir ce que ça pourra donner pour le projet portant sur des sculptures.
Merci Tony ! Pour le coup, le projet sur les sculptures, c’est un grand écart.
Belles images de l’Amérique !
Merci Kilian
J’avais vu l’expo à La Croisière à Arles.
J’adore la photo des Amishes (Quakers, Mormons, …?) sur la plage dans Américaines solitudes.
Moi aussi je l’avais vue, merci Thierry.
Super article encore une fois. Merci Beaucoup !
Merci Baptiste.
On the road again with Antoine, the perfect American Friend (commentaire en hommage au film culte de Wim Wenders, bien sûr )!
Merci Victor ! (figure-toi que je l’ai vu il n’y pas si longtemps, 3 ou 4 ans tout au plus, à peu près quand je t’ai rencontré ; une coincidence, sans doute)