Le processus créatif de mon projet photo en Pologne

En 2022, j’ai passé 6 mois en Pologne. C’était d’abord un projet de vie pour ma compagne et moi. Cela m’a aussi permis de créer un projet photo. Je vous raconte son processus de création dans cet article. Des idées de départ à l’éditing final, en passant par mes doutes et mes errements tout du long.

Temps de lecture : 20 minutes

Introduction

C’est drôle, le projet final est très éloigné de ce que j’avais en tête à ses débuts.

Voici quelques images du projet terminé :

Des premières idées au projet

Il neige lorsque nous débarquons à Varsovie, le 1er février 2022. Les premiers jours, nous prenons nos marques. Premières courses au Biedronka, la chaîne de supermarchés locale, premier verre de vodka dont j’ai oublié le nom, premiers pierogis, des sortes de ravioles polonaises.

Le dimanche 6 février, ma compagne et moi nous baladons près du Palais de la culture et de la science, dans le centre de la ville où nous logeons.

Derrière l’immense bâtiment de 231 mètres on découvre une patinoire sans doute érigée pour l’hiver. Pendant que ma compagne chausse les patins, je prends des photos aux alentours.

Je remarque un jeune garçon prêt à patiner. Je suis marqué par le contraste entre sa jeunesse et sa veste militaire. Alors je l’aborde et lui demande simplement un portrait.

En me baissant légèrement, je le photographie en contre-plongée. Pour le mettre en valeur mais aussi pour exclure du cadre les gens et la patinoire juste derrière.

L’image usée des pays de l’Est

De retour à la maison, j’examine la photo.

En arrière-plan, le bâtiment stalinien et le ciel blanc de neige transforment le portrait en une image fantasmée des pays de l’Est. Froid, gris, communiste.

Pourtant, 5 jours après mon arrivée, je me rends bien compte que la ville n’a plus rien à voir avec ces images mentales.

Aujourd’hui, Varsovie concentre des dizaines de gratte-ciel, dont le plus haut d’Europe, la Varso Tower (310 mètres). Et le réchauffement climatique a sonné le glas des hivers enneigés.

Quand j’arrive en Pologne, la situation du pays est unique :

  • L’avortement est quasiment interdit.
  • La situation des droits des personnes LGBT est préoccupante.
  • Le pays soutient l’Ukraine face à la Russie qui menace d’envahir le pays.

Je n’ai pas en tête de photographier frontalement tout ça parce que je ne me sens pas l’âme d’un photojournaliste. À l’inverse, je ne me vois pas non plus, déconnecté de tout, répertorier l’architecture brutaliste de la ville.

Propaganda

Quelques jours plus tard, je tombe sur cet article du Monde intitulé En campagne, la machine à propagande du gouvernement polonais tourne à plein régime.

Il raconte que depuis l’arrivée au pouvoir du parti national conservateur Droit et justice, les médias publics ont basculé dans une propagande acharnée, montrant le président comme un quasi-saint.

Me vient alors une idée.

Et si je photographiais les gens ostracisés par le gouvernement polonais – les femmes, les personnes racisées, la communauté LGBT – à la manière des chefs d’état glorifiés, façon affiche de propagande ?

Le matin suivant, je me réveille même avec un titre à cette série : Propaganda. Mais le 19 février, mon appareil photo ne s’allume plus. Je dois me rendre à l’évidence, le Fujifilm XT-20 m’a lâché.

Un monde dystopique

L’appareil en réparation, mon cerveau bouillonne d’idées. Oui, c’est agréable pour moi lorsque tout cela reste confortablement dans ma tête.

Et si je poussais le truc encore plus loin ?

J’imagine alors un pays qui ressemblerait à la Pologne d’aujourd’hui, mais qui ne le serait pas vraiment. Une sorte de Pologne fictive. C’est flou dans ma tête mais je pense à ce qui se fait dans le cinéma de genre, où certains films fantastiques ou d’horreur dissimulent une critique sociale.

Vous connaissez le film Zombie (1978) de George Romero ?

Dans un monde infesté de morts-vivants, un groupe de personnes se réfugie dans un centre commercial. Les humains non infectés reproduisent les habitudes de leur vie passée en continuant à consommer. Derrière le gore se cache une critique de la société de consommation.

Je m’imagine la Russie envahir l’Ukraine, puis la Pologne, puis tous les anciens pays de l’Est. Je ne me représente pas mentalement la guerre mais plutôt la vie dans ces pays, quelques années plus tard, une fois annexés par la Russie.

Un monde dystopique.

Dans les rues de Varsovie, je commence à être attentif aux marqueurs de la Russie :

  • Le russe et le polonais sont deux langues slaves avec pas mal de similitudes.
  • Beaucoup de femmes polonaises influencées par les réseaux sociaux se font botoxer les lèvres. Cette technique s’appelle les russian lips.

Le 24 février c’est le drame.

La Russie envahit l’Ukraine pour de vrai.

Quand vient le doute

Face à l’horreur, ma petite photographie personnelle me semble presque déplacée. Je me demande pourquoi je prends des photos et au fond, à quoi peut bien servir la photographie.

Je me dis qu’elle est une toute petite chose, qu’elle est bien imparfaite pour raconter des histoires et qu’elle ne convainc jamais personne. Et ne comptez pas non plus sur elle pour dire la vérité. La photographie est terriblement limitée mais en même temps si passionnante.

Un cadre, une lumière, des ombres, pour découvrir le monde et tenter d’exprimer sa propre sensibilité.

J’avoue que la guerre m’anesthésie quelque peu. Je ne suis pas le seul d’ailleurs. Les Polonais que je rencontre à ce moment-là sont persuadés que l’Ukraine va se faire balayer en quelques semaines. Et que viendra le tour de la Pologne.

Le vendredi 8 avril, je récupère mon boîtier, avec une carte mère toute neuve.

Petit à petit un autre projet

Le week-end suivant, les meilleures amies de ma compagne viennent nous rendre visite. Je prends des photos souvenirs sans pression, ça me fait du bien.

Le 11 avril, un peu avant leur départ, je photographie un verre de citron posé sur une table de restaurant.

Et je l’aime cette photo. Le calme, les couleurs, à la fois sombres et impures, que ce soit le rouge ou le vert, seulement relevées par un zeste de jaune citron (lol).

Ce n’est qu’une table de restaurant. Pourtant, les jours suivants me donnent envie de sortir mon appareil. Le 28 avril, grand soleil sur Varsovie, je flâne dans les rues de la ville tout l’après-midi. Sur le retour, presque arrivé chez moi, je décide de prendre l’impasse devant laquelle je passe tous les jours.

Au bout du chemin, un immeuble en verre projette la lumière du soleil sur un bâtiment en trompe-l’oeil, créant une atmosphère presque surnaturelle.

Je m’arrête et je fais plusieurs photos dont celle-ci.

L’ambiance me fait penser à la scène d’ouverture du film Blue Velvet (1987) de David Lynch qui dévoile une banlieue américaine un peu trop parfaite. Des clôtures d’un blanc immaculé entourent de beaux jardins bien entretenus, sur lesquels des tulipes d’un rouge écarlate pointent vers un ciel bleu bien trop bleu. (voir cette scène)

Je pense aussi à la comédie d’anticipation The Truman Show (1998), où Jim Carrey est à son insu la star d’un spectacle de télé-réalité. Depuis sa naissance, son monde n’est qu’un gigantesque plateau de tournage et tous ceux qui l’entourent, des acteurs.

Par le passé, je me souviens d’avoir été attentif à ce genre d’ambiance qui frôle la science-fiction.

En septembre 2021, j’ai passé une semaine en Corse sur un catamaran avec ma belle-famille. À la suite de cette expérience, j’ai créé un petit zine photo, Corsicata, qui inclut ce trio d’images.

À gauche, un homme semble attiré, si ce n’est envoûté, par une émanation indéfinissable. Au milieu, un personnage pointe du doigt un élément hors-champ. Associé à l’image de droite, l’élément pointé pourrait être une boule à facettes aux airs de mystérieuse planète.

Pour aller plus loin : lire l’article sur le processus de création de mon zine Corsicata

Le 1er mai, mes beaux-parents sont venus nous voir à Varsovie. Dans leur hôtel, je fais la photo d’une dame dans le salon attenant.

Je suis sensible à cette image. J’aime :

  • l’air absent de la dame, attentive à on ne sait quoi, hors champ.
  • la feuille d’essuie-tout qu’elle a placée sous sa tasse de thé pour ne pas laisser de marques sur la table.
  • les couleurs complémentaires, le marron caramel des fauteuils et le bleu roi du tapis.

Le mois de mai débute en même temps que la 2ème partie du voyage.

Je continuerai à prendre des photos jusqu’en août, presque tous les jours, en me concentrant sur deux sujets principaux :

  • les gens seuls : des gens qui se fondent visuellement dans le décor. Des gens qui attendent on ne sait quoi. Des gens qui ne font presque rien. Des gens avec une certaine passivité à l’égard du monde qui les entoure.
  • l’apparition du fantastique dans la vie quotidienne : des scènes ancrées dans le réel où le mystère et l’étrange ne sont jamais très loin.

L’éditing du projet

À la mi-août, de retour en France, j’examine un sacré tas d’images.

Plus de 6000 photos faites en 6 mois !

Identifier l’idée globale

J’avais une première idée du projet dès le mois de mai. En août, l’idée définitive.

L’exploration de mon paysage intérieur plutôt qu’une exploration de la Pologne.

Elle passe par deux souhaits :

  • Transmettre mon rapport au monde, à la fois à distance et émotionnel, en un mot introspectif.
  • Transmettre mon goût pour l’étrange et le bizarre.

À bien des égards, la guerre en Ukraine a influencé mon projet. La Pologne en a été directement impactée en permettant l’arrivée de millions de réfugiés. Le monde est violent, le monde est injuste, j’ai eu besoin de parcourir mon paysage intérieur plutôt que les paysages traversés.

En dépit de mon intention de ne pas documenter le pays – quand bien même, je ne sais pas bien ce que cela signifierait – j’ai en tête d’inclure des indices de ce que j’en ai perçu, de manière symbolique et métaphorique.

L’idée globale du projet impacte directement le choix des images.

Présélectionner un tas d’images

Je balaie plus de 6000 images pour n’en présélectionner que 150.

Sur quels critères ? Les meilleures photos. Ce qui ne veut rien dire car chacun a sa propre définition de ce qu’est une bonne photo.

Pour moi ce sont d’abord les qualités formelles qui priment.

Si une photo contient une signification forte sans la forme, je l’exclus sans sourciller. Ce n’est pour moi qu’un document, loin de l’art visuel tel que je conçois la photographie. Je suis attentif à la lumière, aux compositions assez épurées. Le tout bien sûr au service de l’idée globale du projet.

Une fois sélectionnées, j’imprime les 150 images sur du papier cartonné, dans un format A7, soit 7,4 par 10,5 cm, un peu plus grand qu’une carte de visite.

Constituer des paires

Je me lance.

Je pioche dans les 150 images présélectionnées pour construire ma séquence.

Je commence à constituer des paires pour faire dialoguer les images entre elles.

Un dialogue qui se base sur la forme

Je remarque cette paire dans le tas d’images.

J’aime :

  • Les couleurs similaires : des tons bleus et or proches
  • Les motifs qui se répètent : Le tapis à droite reprend le motif du capot de voiture à gauche

Un dialogue qui se base sur le contenu

Je repère un thème commun dans cette paire : le sentiment religieux.

Une croix d’église éclairée par un lampadaire


Une rousse que beaucoup de mythes religieux imaginent sorcière, démon ou épouse de satan, lit un livre au-dessous de l’inscription « Fiesta de Los Muertos » (Fête des Morts)

Puis j’identifie une connexion entre les deux images suivantes.

Un changement de point de vue : le ciel de la seconde image peut être ce que l’homme de la première observe.

Un homme regarde un papillon géant et le ciel.


Un ciel nuageux au-dessus duquel apparaît une auréole

Associer plusieurs paires entre elles

Je combine plusieurs paires précédemment formées.

Cette séquence vient de l’assemblage de deux paires précédentes, que j’ai liées avec l’image d’un bâtiment en verre.

Bien que cette photo me semble individuellement plus faible que les autres, elle a toute sa place selon moi, et ce pour 2 raisons :

  • la forme : les tons bleus proches
  • le contenu : elle ajoute une sensation cinématographique, comme si on voyait d’abord l’extérieur du bâtiment vitré, puis l’intérieur avec un personnage qui regarde vers le ciel et enfin la vue du ciel lui-même.

La séquence du projet

La séquence est la façon dont les images sont agencées et ordonnées pour que le projet transmette ce qu’il est censé transmettre.

Pour mon projet, c’est l’exploration de mon paysage intérieur qui passe par la transmission de mon rapport au monde, introspectif, et la transmission de mon goût pour le fantastique.

Pour que le spectateur puisse comprendre le déroulement de la séquence, il faut qu’il y ait une certaine logique. Et il faut définir cette logique qui permette au spectateur de comprendre comment je vais d’un point A à un point B.

Voyons ça.

Trouver la logique

Avec les associations précédentes m’est venue le fil conducteur suivant.

Point A : Un monde à l’arrêt, une ville qui pourrait être Varsovie, des gens tournés vers eux-mêmes. C’est la 1ère partie de ma séquence (photos 1 à 10).

Point B : Puis ce monde sort de sa torpeur et s’anime, il devient de plus en plus étrange. C’est la 2ème partie de ma séquence (photos 11 à 24).

Passons à la séquence.

La partie 1 décryptée (photos 1 à 10)

Pour chacune des photos, je préciserai:

  • son lien avec la précédente (bon, à part la première image).
  • ce que j’aime dans l’image, ce qui m’a fait la sélectionner.

Photo 1 : un paysage urbain et un bâtiment coca-cola

La série débute par un paysage urbain qui pourrait se trouver dans n’importe quel pays si les textes au premier plan n’étaient pas en polonais.

La photo a été prise à Varsovie. La ville s’est transformée depuis la chute du mur de Berlin en 1989 et l’entrée dans l’Union Européenne en 2004. Aujourd’hui, des quartiers entiers ont été créés, aménagés, gentrifiés. D’autres sont en passe de l’être.

Les travaux pourraient rendre l’image chaotique. Or, se dégage une certaine harmonie du fait de la symétrie de la composition et de la douceur des couleurs.

Photo 2 : des éléments rouillés, des grues et une caméra de surveillance

  • lien avec la précédente : La photo pourrait représenter le même lieu que la première image. À la différence près que l’on a changé de point de vue, reculé de quelques dizaines de mètres et pris de la hauteur. (cf. la grue dans les deux)
  • ce que j’aime : Au-delà de ça, je trouve que l’image fonctionne bien. J’aime le côté graphique avec toutes ces lignes. J’aime les couleurs complémentaires que sont le rouge et le bleu. J’aime le côté absurde de la caméra de surveillance qui semble pointer sur pas grand chose.

Photo 3 : une silhouette sur fond vert

  • lien avec la précédente : grand a-plat noir à côté du vert (vs. rouge dans la précédente)
  • ce que j’aime : le côté surréaliste qu’apporte la silhouette. Comme s’il s’agissait du portrait d’une véritable personne.

Photo 4 : un verre de citron posé sur une table rouge

  • lien avec la précédente : le rouge et le vert rappellent les couleurs principales des deux photos précédentes.
  • ce que j’aime : Les couleurs, à la fois sombres et impures, que ce soit le rouge ou le vert, seulement relevées par une touche de jaune.

Photo 5 : un homme seul sur son téléphone

  • lien avec la précédente : une sorte de combinaison des deux précédentes. Une table, des chaises (photo 4) et une silhouette (photo 3) donnent cette scène, comme un tour de magie.
  • ce que j’aime : le type qui se détache bien du fond noir. Le mec dans son monde, seul. Les chaises, d’un rouge foncé qui tire vers le magenta.

Photo 6 : une croix d’église éclairée par un lampadaire

  • lien avec la précédente : le magenta devient du violet
  • ce que j’aime : une certaine idée de la religion avec la juxtaposition du sacré (l’église) et du profane (l’éclairage public).

Photo 7 : une femme rousse qui lit

  • lien avec la précédente : le religieux, affiché sur le « fiesta de los muertos » (la fête des morts est pratiquée dans la plupart des religions), et symbolisé par la chevelure rousse (la couleur du feu et par extension de l’enfer, du mal. Au Moyen-Âge, les rousses et le christianisme ne faisaient pas bon ménage. Considérées comme des sorcières, elles finissaient sur le bûcher.)
  • ce que j’aime : la belle lumière, le personnage, avec ce joli port de tête, sa mèche sur les yeux, tourné vers son monde intérieur.

Photo 8 : un oiseau immobile

  • lien avec la précédente : le symbole du corbeau, annonciateur de mauvaises nouvelles, lié à la mort et aux ténèbres. Son cri lugubre fait frissonner et, dit-on, porte malheur.
  • ce que j’aime : le corbeau semble crier. Malgré tout se dégage une certaine immobilité.

Photo 9 : une paire de jambes sur un lit

  • lien avec la précédente : une lumière jaune dorée.
  • ce que j’aime : la lumière à la fois douce et sombre, les formes soulignées, la sensualité qui se dégage.

Photo 10 : un paysage péri-urbain

  • lien avec la précédente : un paysage verticale qui contraste avec l’horizontalité de la précédente.

La 1ère partie se termine comme elle a commencé. Un paysage urbain avec une forme similaire. En bas de l’image la couleur verte, au milieu un édifice verticale avec une pointe de rouge, en haut un ciel bleu avec une pointe de jaune.

Passons à la 2ème partie.

La partie 2 décryptée (photos 11 à 24)

Pour construire la 2ème partie, deux oeuvres me sont venues en tête.

  • Le film Take Shelter (2011) de Jeff Nichols

Le personnage joué par Michael Shannon souffre de troubles apparemment délirants et est assailli de visions et de rêves de tornades. Il se questionne d’autant plus que sa mère a été internée pour troubles mentaux à son âge. Doit-il protéger sa famille en perfectionnant et en agrandissant l’abri anti-tornades de son jardin ? Ou doit-il se faire soigner ?

Jusqu’au dénouement final, on ne sait pas si le personnage délire ou voit l’avenir.

  • Le roman Moins que zéro (1985) de Bret Easton Ellis

C’est une tranche de vie d’un étudiant. Il passe la plupart de son temps à faire la fête et à coucher avec toutes sortes de personnes.

Tout au long du livre se déroulent, de manière diffuse, d’étranges événements dans la vie du jeune homme. Certains de ses amis disparaissent sans que personne ne s’inquiète.

À part ça, il ne se passe pas grand chose. Le jeune homme traverse tout le roman à se souvenir, à réfléchir, traversé par un vide existentiel, sans que cela ne soit vraiment explicité.

Avec ces deux repères en tête, j’ai construit la 2ème partie.

Comme la 1ère, elle est parcourue par une certaine inertie. Seul un corbeau, déjà présent dans la photo 8, se met en mouvement avant de s’envoler.

Photo 11 : un immeuble en trompe-l’oeil

  • ce que j’aime : un vieux mur se prolonge sur un immeuble en trompe-l’oeil, entouré d’un arbre et de plantes aux couleurs artificielles.

Photo 12 : une dame

  • lien avec la précédente : une végétation aux couleurs un peu artificielles.
  • ce que j’aime : Les personnages de la 1ère partie étaient tous repliés sur eux-mêmes. Dans la 2ème, ils sont toujours seuls, mais semblent perturbés par quelque chose. J’ai aussi été sensible à l’environnement du personnage qui se reflète sur son dos.

Photo 13: un immeuble en trompe-l’oeil et une lumière surnaturelle

  • lien avec la précédente : Les trois dernières photos pourraient avoir été prises au même endroit.
  • ce que j’aime : Un immeuble en verre projette la lumière du soleil sur un bâtiment en trompe-l’oeil, créant une atmosphère presque surnaturelle.

Photo 14 : un oiseau lève une patte

  • lien avec la précédente : la même lumière éblouissante.
  • ce que j’aime : le corbeau prêt à s’élancer, comme le suggère le léger mouvement de sa patte gauche.

Photo 15 : le capot moucheté d’une voiture

  • lien avec la précédente : une lumière proche des photos précédentes.
  • ce que j’aime : des éléments non identifiés ont atterri sur le capot d’une voiture, sans que l’on sache de façon certaine, s’ils sont d’origine végétale ou animale.

Photo 16 : une dame attentive devant une tasse de thé

  • lien avec la précédente : le tapis reprend le motif du capot de voiture.
  • ce que j’aime : Je suis sensible à cette vieille dame devant une tasse de thé et une télécommande de télévision, l’air absent, attentive à on ne sait quoi, hors champ. J’ai aussi réagi aux couleurs complémentaires, le marron caramel et le bleu.

Photo 17 : une lumière éblouissante sur un bâtiment en verre

  • lien avec la précédente :Va-t-on en savoir plus sur ce qui préoccupe les personnages?

Photo 18 : l’homme et le gros papillon

  • lien avec la précédente : peut-être se trouve-t-on à l’intérieur du bâtiment précédent.
  • ce que j’aime : j’aime les silhouettes et l’ambiance surnaturelle avec ce papillon à la taille démesurée.

Photo 19 : un ciel auréolé

  • lien avec la précédente : la vue pourrait être ce que regarde l’homme de l’image précédente. S’agit-il d’un phénomène paranormal ?

Photo 20 : une femme en rouge

  • lien avec la précédente : une femme dans une position pour le moins étrange, voire zombiesque. Y’a-t-il un lien avec le phénomène paranormal observé dans le ciel?
  • ce que j’aime : je vois cette image comme le miroir de la paire de jambes de la photo 9 (partie 1)

Photo 21 : un oiseau s’envole dans la ville

  • lien avec la précédente : Un oiseau s’envole. Fuit-il quelque chose ?
  • ce que j’aime : Je vois cette image comme le miroir de l’oiseau immobile de la photo 8. (partie 1)

Photo 22 : une femme et son chat

  • ce que j’aime : Un environnement un peu glauque où une femme se comporte de manière inquiétante, sans que l’on sache véritablement si elle caresse ou étrangle un chat. J’aime l’ambiance verdâtre et cette tâche rouge sang sur le mur au milieu.

Photo 23 : une femme dans un train

J’y vois un personnage entre plusieurs mondes.

Photo 24 : un oiseau s’envole dans le ciel

C’est la fin de la série mais aussi le dénouement de la ligne narrative de l’oiseau. Il s’extraie d’un groupe d’oiseaux immobiles et s’envole vers un ciel sombre. Seule son aile droite est balayée par un rai de lumière.

Merci de m’avoir lu.

J’espère que le décorticage de mon processus de création a éclairé votre propre pratique de la photographie.